JeanPierre SimĂ©on, agrĂ©gĂ© de lettres modernes, est l’auteur d’une vingtaine de recueils de poĂ©sie, mais Ă©galement de romans, de livres pour la jeunesse et de piĂšces de théùtre pour lesquels il a obtenu de nombreux prix. Il est aujourd’hui directeur artistique du Printemps des poĂštes et poĂšte associĂ© au Théùtre national populaire.
Pour chacun une bouche deux yeux deux mains deux jambes Rien ne ressemble plus Ă  un homme qu’un autre homme Alors entre la bouche qui blesse et la bouche qui console entre les yeux qui condamnent et les yeux qui Ă©clairent entre les mains qui donnent et les mains qui dĂ©pouillent entre le pas sans trace et les pas qui nous guident oĂč est la diffĂ©rence la mystĂ©rieuse diffĂ©rence ? Jean-Pierre SimĂ©on
Introductionde Jean Pierre SimĂ©on 1) « La poĂ©sie, pas peur !» p.4 2) Catalogue d’actions proposĂ©es aux enseignants par le Printemps des PoĂštes p. 7 3) 13e Printemps des PoĂštes (2011) – « d'infinis paysages » p. 9 4) « Aux passeurs de poĂšmes » et co-Ă©ditions du Printemps des PoĂštes p. 10 5) L’action du Printemps des PoĂštes tout au long de l’annĂ©e en faveur du milieu La diffĂ©rence Jean-Pierre SimĂ©on La diffĂ©rence / Jean-Pierre SimĂ©on Pour chacun une bouche deux yeux deux mains et deux jambes Rien ne ressemble plus Ă  un homme qu’un autre homme Alors entre la bouche qui blesse et la bouche qui console entre les yeux qui condamnent et les yeux qui Ă©clairent entre les mains qui donnent et les mains qui dĂ©pouillent entre les pas sans trace et les pas qui nous guident oĂč est la diffĂ©rence la mystĂ©rieuse diffĂ©rence ? Extrait de La nuit respire Cheyne Ă©diteur. Anthologie, XXe siĂšcle de ALB

Al’occasion d’un travail sur la diffĂ©rence, le dispositif ULIS s’est rendu dans un studio d’enregistrement professionnel pour mettre en voix le poĂšme de Jean-Pierre SimĂ©on « La diffĂ©rence ». Les Ă©lĂšves ont ensuite cherchĂ© Ă  illustrer le poĂšme pour lui donner vie.. poĂšme la DiffĂ©rence. PubliĂ© dans ULIS | Laisser un commentaire. Rechercher sur le site. Recherche

Ainsi, il paraĂźt pertinent d’interroger les passerelles qui conduisent d’une Ɠuvre Ă  une autre. Le poĂšme de Jean-Pierre SimĂ©on La DiffĂ©rence in Jean-Pierre SimĂ©on, La Nuit respire, Le Chambon-sur-Lignon, Éditions Cheyne, 1997 est Ă  placer en Ă©cho Ă  ce court mĂ©trage et doit permettre aux Ă©lĂšves de s’emparer des mots du poĂšte, car derriĂšre ce poĂšme, il y a toute la question de l’ĂȘtre » qui suis-je ? OĂč suis-je ? OĂč vais-je ? Et qu’est-ce que le monde en moi, hors de moi ? Qu’est-ce que l’autre, que suis-je par rapport Ă  l’autre ? Il y a lĂ  les questions fondatrices, universelles de la DiffĂ©renceLa DiffĂ©rencePour chacun une bouche deux yeuxDeux mains deux jambesRien ne ressemble plus Ă  un hommequ’un autre hommeAlorsentre la bouche qui blesseet la bouche qui consoleentre les yeux qui condamnentet les yeux qui Ă©clairententre les mains qui donnentet les mains qui dĂ©pouillententre le pas sans traceet les pas qui nous guidentOĂč est la diffĂ©rencela mystĂ©rieuse diffĂ©rence ?La diction de l’enseignant doit ĂȘtre la plus neutre possible pour autoriser des lectures multiples et conserver la libertĂ© d’interprĂ©tation de l’élĂšve. La poĂ©sie est livrĂ©e plusieurs fois, puis, pour mĂ©moriser, les Ă©lĂšves peuvent dire des mots, des expressions, des vers prĂ©sents dans la poĂ©sie, la dire en Ă©cho, rĂ©pĂ©ter chacun des vers, une strophe entiĂšre, mentalement ou Ă  haute voix. Ils peuvent Ă©galement varier le ton, le dĂ©bit, la hauteur de voix, l’apprendre en questions-rĂ©ponses, en relais
 L’enseignant pourra alors interroger les Ă©lĂšves sur ce qui est commun entre le court mĂ©trage et le poĂšme. Le poĂšme de Jean-Pierre SimĂ©on mĂšnera indiscutablement les Ă©lĂšves vers cet autre qui est finalement le mĂȘme, vers les autres.
SĂ©gustĂ©ditions. SEGUST est une maison d’édition fondĂ©e en 2018, situĂ©e Ă  Manosque en Haute Provence dĂ©diĂ©e Ă  l’édition de poĂ©sie. Les textes des auteurs sont richement accompagnĂ©s de fragments de manuscrits, de peinture, de dessins ou de photographies qui tĂ©moignent d’un subtil dialogue entre le poĂšte et le plasticien
ï»żPubliĂ© le 2 mai 2017 Pour chacun, une bouche deux yeux deux mains deux jambesRien ne ressemble plus Ă  un homme qu’un autre hommeAlors entre la bouche qui blesse et la bouche qui consoleentre les yeux qui condamnent et les yeux qui Ă©clairententre les mains qui donnent et les mains qui dĂ©pouillententre le pas sans trace et les pas qui guidentoĂč est la diffĂ©rence la mystĂ©rieuse diffĂ©rence ?Jean Pierre SimĂ©on Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous

Leurmonde est dĂ©pourvu d’imaginaire.» «Il est temps de changer de sĂ©rieux», dit d’une autre façon Jean-Pierre-SimĂ©on dans son essai «la PoĂ©sie changera le

1. ComposĂ©e en Didot corps 12, cette Ă©dition de [ici le titre] a Ă©tĂ© tirĂ©e Ă  deux mille exemplaires pour l’automne [ici le millĂ©sime] sur les presses de Cheyne Ă©diteur, au Chambon-sur-Lignon, Haute-Loire.» L’inscription figure sur la derniĂšre page des livres de la prestigieuse collection verte deux nouveautĂ©s publiĂ©es par an. Les ouvrages sont consultables et caressables dans la librairie l’Arbre vagabond, QG du festival Lectures sous l’arbre organisĂ© par Cheyne. Papier vergĂ©, jaquettes Ă©lĂ©gantes et finement grenues, et le poinçon du plomb sur les pages cousues. Ce mĂȘme plomb qui, pieusement mĂȘlĂ© Ă  de l’antimoine, servit Ă  Gutenberg Ă  imprimer la premiĂšre Ă©dition latine de la Bible 1453. Un bel Ă©crin, les livres de Cheyne, mais pour quel trĂ©sor? Pour quelle parole sacrĂ©e?La suite aprĂšs la publicitĂ© Les Ă©crivains sur scĂšne un truc de beau gosse ? 2. Dans son Panorama de la poĂ©sie française aujourd’hui», Ă©voquĂ© dans une prĂ©cĂ©dente tribune, Jean-Michel Espitallier s’en prend Ă  ceux pour qui la poĂ©sie serait d'abord affaire de profondeurs, parole oraculaire 
 forant dans l'Ă©paisseur encrĂ©e de l’ineffable.» 3. D’oĂč parle Jean-Michel Espitallier? D’une esthĂ©tique joueuse et expĂ©rimentale, ennemie du lyrisme forcĂ©ment boursouflĂ©, adepte de la parodie et du dĂ©tournement – certaine avec ValĂ©ry que le plus profond, c’est la peau». Et d’une nĂ©buleuse de pouvoir Ă©ditorial qui rassemble les Ă©diteurs Al Dante et et le cipM Centre international de poĂ©sie de Marseille. A travers notamment la publication de l’anthologie PiĂšces dĂ©tachĂ©es» du mĂȘme Espitallier, en 2011 chez Pocket, et de celle d’Yves di Manno et Isabelle Garron dite anthologie Flammarion» en 2017 choix beaucoup plus vastes, mais affinitĂ©s Ă©lectives avec la premiĂšre, cette nĂ©buleuse a encore renforcĂ© sa visibilitĂ©, bien supĂ©rieure Ă  son poids rĂ©el. Dix pour cent de la poĂ©sie en France», tranche Jean-Pierre SimĂ©on, lyrique pas bĂ©gueule, fondateur du Printemps des poĂštes et membre du comitĂ© Ă©ditorial de Cheyne. "La poĂ©sie sauvera le monde" et puis quoi encore?La suite aprĂšs la publicitĂ© 4. Espitallier la poĂ©sie ennemie ne peut se concevoir qu'en Ă©troite association avec de beaux livres artisanaux. 
 Du coup, [elle] a fini par ĂȘtre parfois associĂ©e Ă  un artisanat sympathique, comme la boulangerie d'art et les tourneurs sur bois. Belle ouvrage et artisan-poĂšte, vaguement libertaire avec collĂ© aux basques un peu de cette terre "qui ne ment pas".» Fichtre. 5. Cheyne n’est pas un Ă©diteur de la ruralitĂ©, s’agace Jean-François Manier, son fondateur. Ce qui nous caractĂ©rise, c’est notre indĂ©pendance. Nous lisons, nous fabriquons, nous diffusons, nous distribuons. Nous avons une complĂšte indĂ©pendance Ă©conomique, Ă  la diffĂ©rence de L’Olivier Le Seuil et de [capital dĂ©tenu Ă  88% par Gallimard, NDLR].» 6. Oui, mais tout de mĂȘme. FlorilĂšge de titres du catalogue du Cheyne Venant le jour», MalgrĂ© la neige», l’Epine et sa mĂ©sange», Une femme de ferme», le Bois de hĂȘtres», MĂ©tairie des broussailles», le Livre des poules». FlorilĂšge Al Dante la PoĂ©sie motlĂ©culaire», Gang blues ecchymoses», Meurtre artistique munitions action explosion», FrĂšres numains discours aux classes intermĂ©diaires», Lecture de 5 faits d’actualitĂ© par un septuagĂ©naire bien sonné». Ce n’est pas tout Ă  fait le mĂȘme son de cloche ou de balle dum-dum. 7. Je ne sais pas trop ce que je fais ici, s’amuse la romanciĂšre Marie-HĂ©lĂšne Lafon, invitĂ©e du festival. Mais oui, sans doute, il existe une littĂ©rature des pays et des paysages dans laquelle je m’inscris, comme Pierre Michon, Pierre Bergounioux ou Mario Rigoni.»La suite aprĂšs la publicitĂ© Haute PoĂ©sie Bisounours et autres curiositĂ©s 8. De Cheyne on connaĂźt l’histoire, ressassĂ©e d’article en article la dĂ©couverte en 1977, par Jean-François Manier et sa compagne d’alors, d’une ancienne Ă©cole isolĂ©e sortant de la brume cf. JosĂ© Arcadio BuendĂ­a fondant Macondo, au sortir d’un rĂȘve, au dĂ©but de Cent ans de solitude», l’apprentissage de la typographie au plomb, le lancement en 1980, sans un sou, de la maison d’édition, le pari en 1992 d’un festival sur la base d’un concept porteur mettons un poĂšte sous un arbre
 L’histoire tend Ă  devenir story-telling et dĂ©tourner de l’essentiel les livres publiĂ©s. 9. Le haut pays» de Jacques Vandenschrink est celui des vents intransigeants» et du merle goulu», des martinets cisaillant le crĂ©puscule» et des mĂ©sanges saoulĂ©es de se dĂ©crocher en plein vol dans chaque merisier». Chez Julie Delaloye, on vit Ă  la lisiĂšre des brumes», on entend le chant portĂ© par la vigne», on sent la fraĂźcheur fidĂšle de l’herbe», on voit la paupiĂšre rompue du chamois». Chez Jean-Yves Masson, souvenir des vols d’abeilles», odeur des blĂ©s parfaits», cerf au regard vĂ©hĂ©ment». Ce n’est qu’un Ă©chantillon, mais s’il n’y a pas lĂ  une lignĂ©e d'hĂ©ritiers de Char et de Jaccottet paysage mĂ©diterranĂ©en – plus ou moins pentu – et mĂ©taphores en rafale
La suite aprĂšs la publicitĂ© Philippe Jaccottet, le trĂšs haut 10. Crypto-pĂ©tainiste, la poĂ©sie des champs, comme l’insinue taquinement Jean-Michel Espitallier? A la salle des Arts de Saint-AgrĂšve, pas trĂšs loin du Chambon-sur-Lignon, village collectivement Ă©levĂ© au rang de Juste par le mĂ©morial de Yad-Vashem, Denis Lavant a lu rauque, athlĂ©tique deux trĂšs courts textes de rĂ©sistance publiĂ©s par Cheyne. Matin brun » de Franck Pavloff 1998 est une fable grinçante et drĂŽle sur l'ascension de l'extrĂȘme-droite en France deux millions d'exemplaires vendus, grĂące Ă  une sorte d'effet Hessel – Indignez-vous» – avant la lettre. Traverser l’autoroute», de Maxime Fleury 2017, c’est un enfant devant une glissiĂšre d’autoroute, un flot de voitures, et de l’autre cĂŽtĂ©, peut-ĂȘtre, son pĂšre, avec qui il essaye de communiquer en langue des signes. C’est le gamin qui raconte, il parle un peu comme le Momo de Romain Gary dans la Vie devant soi» – le genre tĂŽt grandi. Au milieu des bidons, des palettes et des parpaings, dans son campement sans eau potable, il se sent comme ces gouttes de pluie sans destin C’est comme nous, on vient de loin et on s’écrase au bord de l’autoroute.» Sur scĂšne, Edwy Plenel l’Edwy Plenel Mediapart est partenaire du festival ponctue, prolonge. Parle des rĂ©fugiĂ©s Quand quelqu’un coule, on le sauve.», cite PĂ©guy Il y a quelque chose de pire que d'avoir une Ăąme mĂȘme perverse. C'est d'avoir une Ăąme habituĂ©e.». Se moque de lui-mĂȘme Encore un prĂȘche du pĂšre Plenel!»La suite aprĂšs la publicitĂ© "Si PĂ©guy me proposait un article pour Mediapart
" entretien avec Edwy Plenel 11. La soirĂ©e Neruda plombe un peu. Passons sur les juvĂ©niles poĂšmes d’amour, dont la traduction rĂ©clamerait une langue semblable cristalline et facile Ă  celle de cet autre poĂšte Ă©lu des draps», Paul Éluard. Reste le Neruda politique, dessillĂ© par la guerre d’Espagne, guĂ©ri de ses dĂ©rives gidiennes et rilkiennes», torrentiel et gĂ©nial sans doute, mais stalinien sinon de cƓur, du moins de style. Tu m’as fait l’adversaire du mĂ©chant, tu m’as fait mur contre le frĂ©nĂ©tique 
/Tu m’as rendu indestructible car grĂące Ă  toi je ne finis plus avec moi.» A mon parti» 12. La figure du poĂšte-phare fait rire aujourd’hui petits et grands. Mais sans doute faut-il prendre en compte les contextes historiques et locaux. J’ai grandi dans une culture oĂč les politiques sont des poĂštes, oĂč l’art oratoire est un art poĂ©tique, se souvient Edwy Plenel, qui a vĂ©cu Ă  la Martinique jusqu’à l’ñge de 10 ans. La poĂ©sie de CĂ©saire, qui semble hermĂ©tique, complexe, est trĂšs concrĂšte. Le matin il recevait Ă  la mairie, Ă  midi il partait avec son chauffeur et faisait le tour de l’üle. Sa poĂ©sie est en partie nourrie de ces promenades.» 13. Nos Ă©lites hexagonales issues de l’X ou de ENA, poursuit Plenel, regardent ça avec dĂ©dain, comme si ce n’était qu’un supplĂ©ment d’ñme, une distraction. Leur monde est dĂ©pourvu d’imaginaire.» Il est temps de changer de sĂ©rieux», dit d’une autre façon Jean-Pierre-SimĂ©on dans son essai la PoĂ©sie changera le monde», qui invite Ă  dresser dans l’espace public la barricade du poĂšme». Hmmmm. Dans son blog, l’écrivain Pierre Jourde se moque de cette doxa indĂ©finiment rĂ©pĂ©tĂ©e depuis deux siĂšcles, avec ses synonymes interchangeables, rĂ©bellion, insurrection, insoumission, qui trouve son apogĂ©e grotesque dans "l’Éloge des voleurs de feu" de Dominique de Villepin, le fameux marginal».La suite aprĂšs la publicitĂ© L'insurrection institutionnelle, par Pierre Jourde 14. Dans son essai cependant, SimĂ©on parle d’autre chose. D’une langue appauvrie par ses usages mĂ©diatiques et technocratiques, et d’un imaginaire devenu territoire occupĂ© et soumis». J’en ai Ă©tĂ© tĂ©moin tant de fois la plupart de ceux qui 
 entendent un poĂšme Ă  eux offerts Ă  l’improviste, remercient. J’ai eu le sentiment parfois qu’ils y retrouvaient une dignitĂ© et comme une fiertĂ© pour eux-mĂȘmes.» Denis Lavant J’ai fait cinq lectures en Russie, entre Ekaterinburg et Rostov, devant un public qui considĂ©rait que la poĂ©sie avait une grande importance. En Colombie aussi, la poĂ©sie est dans la vie.» 15. Revenons au catalogue du Cheyne, qu’il serait injuste de rĂ©duire Ă  quelques Ă©pigones d’une poĂ©sie altiĂšre qui fait sa mystĂ©rieuse. Je m’accroche Ă  la nuit, qu’est-ce que ça veut dire?» Ito Naga est perplexe. La mĂ©taphore, ça n’est pas son truc. Lui est astrophysicien, il a d’autres motifs d’étonnement. On ne pense pas [que la lune] peut trembler au moment oĂč on la regarde. Il y a des tremblements de lune comme il y a des tremblements de terre.» Mais l’astrophysique, dit-il, ça n’est pas ça qui permet d’ĂȘtre au monde. Il a placĂ© en en-tĂȘte de son livre NGC 224» une citation de Rilke Être ici est une splendeur.» Par exemple Ă  cet instant prĂ©cis "Ah ! Tu es comme ça, toi ?", s’est Ă©tonnĂ©e cette enfant quand je suis ressorti de l’eau aprĂšs un plongeon dans la piscine.» Ses petits vertiges», Ito Naga haut gentleman Ă  l’Ɠil bleu perchĂ© les doit aussi Ă  sa longue frĂ©quentation du Japon. Pour faire des raviolis, on dit en japonais qu’il faut pĂ©trir la pĂąte jusqu’à ce qu’elle ait la consistance des lobes d’oreille mimi tabu. La poĂ©sie serait-elle simplement le goĂ»t des choses?» Glissements, rebondissement, dĂ©rivations avec un art consommĂ© du montage, l’auteur coud ses fragments – bouts philosophiques, boutures de sensations, pĂ©pites philologiques, demi-blagues
 Ses quatre livres sont Ă©galement suite aprĂšs la publicitĂ© Le long cri d'AimĂ© CĂ©saire n'a pas fini de rĂ©sonner 16. La mĂ©taphore, Jean-Claude Dubois ne l’aime guĂšre non plus. Il revient de loin, du lyrisme Ă©bouriffĂ© du surrĂ©alisme. Et puis il a rencontrĂ© Guillevic des textes trĂšs courts, des distiques souvent, de 8 Ă  10 syllabes, sans images, sans clinquant, sans scintillement.» Rencontre avec une forme, mais aussi avec un alter ego solitaire, qui, enfant, communiquait avec un bol, une bouteille, une table, n’avait pas mĂȘme un animal, a perçu la vie dans les pierres.» Son livre Le Canal» raconte une transaction secrĂšte» la plus belle dĂ©finition de la poĂ©sie, elle est de Jaccottet» entre un enfant et un canal. J’avais dix ou douze ans. Mon compagnon de jeu Ă©tait un canal Ă  grand gabarit. 
 J’écoutais le canal rendre la justice./ Quand il avait fini,/je rentrais chez moi./Il retournait dans son verre d’eau.» Dans le canal il y a des aĂŻeux, une femme d’octobre mais on ne sait plus de quel jour 
 qui pose son village sur la table de nuit et s’endort.» Et puis ce canal fait de vinaigre/et d’ennuis», couleur de noyade» Cioran en exergue, il faut le quitter, s’en dĂ©pĂȘtrer comme Ă  regret, peut-ĂȘtre pour grandir. Le Canal» est tissĂ© d’un charme douceĂątre et brumeux, d’épiphanies discrĂštes, de dĂ©solations retenues. On songe parfois Ă  un Christian Bobin sans Dieu. C’est dire si la voix de Jean-Claude Dubois est suite aprĂšs la publicitĂ© Les bons sentiments de Christian Bobin font-ils de la bonne littĂ©rature? 17. Robert et JosĂ©phine », de Christiane Veschambre, est un autre livre fondĂ© sur le montage, qui Ă©voque par sĂ©quences l’histoire des parents de l’auteure JosĂ©phine arrive Ă  la Jeune France», trouve une famille», va chercher son mari Ă  la sortie de l’usine», repasse», n’a plus d’argent»  CinĂ©ma trouĂ© de l’expĂ©rience intĂ©rieure», de l’émotion mĂ©ditĂ©e» Bataille. Mais la langue est Ă  l’opposĂ© de l’écriture behavioriste du commun des scĂ©narios. Il s’agit, pour l’écrivain, de faire taire en soi la belle langue» 
 pour qu’aprĂšs le silence puisse surgir la langue des soubassements» selon GĂ©rard Noiret sur l’excellent site En attendant Nadeau. Une basse langue», des mots pauvres» titres de deux autres recueils de Veschambre Quand JosĂ©phine/est apparue//sur terre/personne//ne s’en est aperçu.» Chercher une basse langue pour camper les gens de peu» le sociologue Pierre Sansot, c’est en somme le contraire du projet d’un Pierre Michon. Christiane Veschambre se place du cĂŽtĂ© des microgrammes» de Robert Walser, d’Erri de Luca, d’Emily Dickinson. Les mains de JosĂ©phine/au-dessus du drap repliĂ©/qui protĂšge la table/et borde la page/que l’enfant tourne». Un critique ne devrait pas dire ça tout le livre est trĂšs suite aprĂšs la publicitĂ© Que s'est-il passĂ© dans la poĂ©sie française depuis un demi-siĂšcle ? 18. Pas de tendance fracassante, de trending poetic; pas de post-liturgistes, pas de supra-spleenĂ©tiques; la poĂ©sie est devenue bien ennuyeuse. Ah si, tout de mĂȘme le recueil» est Ă  la baisse, le livre» Ă  la hausse. Ce n’est sans doute pas juste une coquetterie de dĂ©nomination. Jean-Claude Dubois par exemple, au cours d’une causerie sur Guillevic, insistait sur la nĂ©cessitĂ© de travailler un thĂšme jusqu’au cƓur». Ito Naga et Christiane Veschambre ne diraient pas autre chose. Ce qui se joue? L’effacement relatif du livre de poĂ©sie pensĂ© comme un florilĂšge de flĂšches, d’épiphanies – loin des moments nuls» de la vie que Breton jugeait indigne de cristalliser». JB Corteggianiauteur et rĂ©alisateur
Classede CM2. mercredi 5 décembre 2012. Poésie : la différence. "La différence" Pour chacun une bouche deux yeux deux mains deux jambes Rien ne ressemble plus à un homme qu'un autre homme Alors entre la bouche qui
" Seules des mains vraies Ă©crivent de vrais poĂšmes. Je ne vois pas de diffĂ©rence de principe entre une poignĂ©e de main et un poĂšme ". Paul Celan,... Lire la suite 13,00 € Neuf ExpĂ©diĂ© sous 3 Ă  6 jours LivrĂ© chez vous entre le 1 septembre et le 6 septembre " Seules des mains vraies Ă©crivent de vrais poĂšmes. Je ne vois pas de diffĂ©rence de principe entre une poignĂ©e de main et un poĂšme ". Paul Celan, lettre Ă  Hans Bender. Cette formule de Paul Celan, que Jean-Pierre SimĂ©on aime citer, caractĂ©rise aussi bien sa posture d'Ă©crivain que son rapport au monde. PoĂšte de la fraternitĂ© et de la main tendue, il l'est assurĂ©ment. Ses recueils, autant que ses romans ou ses textes dramatiques, rĂ©vĂšlent un auteur qui fait de la littĂ©rature le lieu de toutes les rencontres, de tous les partages, de toutes les expĂ©riences de vie. Une fraternitĂ© qui est Ă©galement au coeur de sa dĂ©marche d'homme, celle d'un optimiste tragique qui fait du rapport humain un rempart contre l'angoisse de vivre - et de mourir. Date de parution 01/10/2008 Editeur ISBN 978-2-84562-138-1 EAN 9782845621381 PrĂ©sentation BrochĂ© Nb. de pages 144 pages Poids Kg Dimensions 14,0 cm × 20,0 cm × 1,0 cm QrI8.
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